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Les « reclus de Monflanquin » face à leur « gourou » présumé

Les « reclus de Monflanquin » face à leur « gourou » présumé

Publié le : 25/09/2012 25 septembre sept. 09 2012

Le procès de Thierry Tilly s’est ouvert hier à Bordeaux. Il est suspecté d’avoir contraint onze membres d’une même famille à se retrancher durant dix ans dans leur château du Lot-et-Garonne et de lui donner tout leurs biens.

C’est un petit homme de 48 ans, a priori peu impressionnant qui a pris place, hier matin, dans le box du tribunal correctionnel de Bordeaux. Vêtu d’un polo noir et de lunettes sans monture, Thierry Tilly, gourou présumé ou possible escroc, s’est retrouvé pour la première fois depuis trois ans devant dix des onze membres de la famille de Védrines (la grand-mère étant décédée) qu’il aurait persuadés de se retrancher dans leur château de château de Monflanquin, dans le Lot-et-Garonne, et de vendre tous leurs biens à son profit.

Dans la salle, assise aux premiers rangs, la famille lui a fait face. Les hommes, portant veste, chemise et cravate. Les femmes, toutes blondes, arboraient un haut de tailleur pour les plus âgées et un pull léger pour les plus jeunes. Tous ces gens renvoient l’image d’une famille noble, installée et instruite du sud-ouest. Difficile d’imaginer que tout ce groupe ait été convaincu par Thierry Tilly que leurs vies étaient menacées par un complot franc-maçonnique et que lui seul était en mesure de les protéger, moyennant finance.

Pourtant, selon l’accusation, Thierry Tilly serait ainsi parvenu à les couper totalement du monde durant dix ans, de 2000 à 2009, et à leur soutirer 4,5 M€. Des accusations qu’il nie. Selon lui, la famille lui aurait consenti ses largesses avec tout son libre arbitre.

Hier matin, voix un peu haute, Thierry Tilly, a prétendu : «Je descends des Habsbourg ; j’ai été otage des francs-maçons, j’ai sauté à 12 ans d’un Transall avec une dérogation du général Bigeard».

Son imagination a engendré stupeur et fous rires. Vie de rêve ou vie rêvée, Thierry Tilly s’embarque toujours dans des détails incroyables.

«Des talents de psychologue»

«C’est un menteur, un mythomane», a lâché Gislaine de Védrines qui l’avait présenté à sa famille en 1997, peu après avoir repris une école de secrétariat à Paris. Subjuguée par les connaissances en droit de cet homme qui se présentait alors comme le propriétaire d’une société de nettoyage, elle n’avait pas tardé à l’embaucher. Il lui aurait alors fait croire qu’il appartenait aux services secrets, ce qu’il a réfuté hier.

À l’énoncé de la vie des Védrines, marquée de petits soucis, (jalousies sur un héritage, problèmes de drogue d’un enfant), on pressent comment il a pu lui être possible de tirer parti de leurs confidences et de leurs fragilités pour les diviser et finalement les manipuler.

Selon les défenseurs des Védrines, ruinés aujourd’hui, «cet homme a d’incontestables talents de psychologue. Il serait capable de percer les failles de ses interlocuteurs et de s’y engouffrer». Pour délester la famille de tous ses biens, il aurait bénéficié de la complicité de Jacques Gonzales, 65 ans, un ancien professionnel de l’automobile, qu’il présentait comme proche de nombreux décideurs de la planète.

Le tribunal a huit jours pour tenter de faire toute a lumière sur cette surprenante et troublante affaire.

Source : La Dépêche du 25/09/2012

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