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Le Dinh, ce « prédateur »

Le Dinh, ce « prédateur »

Publié le : 04/04/2012 04 avril avr. 04 2012

Les adeptes de Robert Le Ding, accusé de viols aggravés, d’agressions sexuelles y compris sur des mineures et d’abus de faiblesse aggravé, étaient-ils sous son emprise mentale ? C’est cette question centrale de la sujétion psychologique qu’a commencé à explorer hier la cour d’assises de la Haute-Garonne devant laquelle comparaît depuis mercredi dernier le gourou présumé.

Adeptes fautifs

Hier matin, le président Jean-Louis Cousté s’est interrogé en demandant à Dominique Lorenzato (du Lot-et-Garonne), qui a été le premier à porter plainte contre Tang en avril 2007 : « Y a-t-il souffrance puisque tout était accepté ? » Réponse : « Il était nécessaire de souffrir, cela faisait partie de l’enseignement de M. Le Dinh. Celui qui l’avait reconnu comme le Saint Elu devait accepter sa parole sans condition. »

C’est ensuite aux questions des avocats de la défense – qui ont pointé le zèle avec lequel il avait rempli son rôle d’intendant, mené les fameuses séances de positionnement pour « recadrer » les adeptes fautifs, décortiqué les comptes des mauvais payeurs ou encore pris en charge les travaux des maisons successives acquises par le groupe dans les environs d’Agen et plus tard en Ariège – que Dominique Lorenzato a tenté de s’expliquer.

« C’était à la demande de M. Le Dinh. Pendant vingt ans, comme des abrutis, nous avons creusé des tranchées, construit des murs, sorti l’argent à la sueur de nos fronts pour financer les maisons. Nous voulions faire plaisir au Saint Elu et accomplir notre devoir en servant notre maître

[…] Il nous martyrisait et notre double peine c’est que nous étions convaincus que tout était de notre faute ».

Jeux sexuels

En écho à son épouse qui avait témoigné la veille, notamment des rapports et des jeux sexuels auxquels elle avait dû se livrer, Dominique Lorenzato a insisté sur ses années perdues, sur « les tortures psychologiques » exercées par celui qu’il qualifie de « prédateur ». A la barre, l’expert psychiatre Daniel Ajzenberg s’est lui aussi efforcé de faire admettre « l’emprise mentale indéniable » que Robert Le Dinh a pu avoir sur les membres de son groupe. En témoigne cette « peur presque phobique » présente chez la plupart des parties civiles, d’une malédiction qui pourrait frapper leurs enfants depuis leur départ de la secte présumée. « Dans tous les groupes, on retrouve le même mécanisme, une certaine fragilité des personnes au départ et une réassurance de ces groupes dans lesquels on pense pour vous

[…] L’individualité s’atténue petit à petit avec la perte de toute possibilité d’opposition ou de critique, on devient un objet disponible pour satisfaire les désirs de quelqu’un ou d’un groupe. » Devançant les questions des avocats de la défense qui, dès le premier jour de ce procès en appel, ont annoncé qu’ils tenteraient de démontrer que les « personnes qui appartenaient au groupe de Robert Le Dinh étaient libres et responsables de leur choix », Daniel Ajzenberg a affirmé que les membres du groupe en question n’avaient plus leur libre arbitre. D’où l’impossibilité pour eux, avant d’en être sorti, de « tuer le père, de tuer Dieu ».

Source : La Dépêche du 04/04/12

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