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Reclus de Monflanquin : nouvelle bataille juridique au pied du château

Publié le : 10/07/2015 10 juillet juil. 07 2015

Les époux De Védrines disent avoir été manipulés au moment de la vente de leur château en Lot-et-Garonne. Ils demandent l’annulation de celle-ci.

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La famille De Védrines s’est engagée, jeudi, dans un long et obscur combat juridique pour la reconquête du château familial de Martel. En l’absence de son époux, Charles-Henri, Christine de Védrines est venue à l’audience accompagnée de deux de ses enfants, Amaury et Diane. Trois des onze reclus de Monflanquin qui, durant près de dix ans, ont été sous le joug du gourou Thierry Tilly dont les desseins vénaux auront coûté à la famille près de 4,5 millions d’euros ainsi que donc Martel, le berceau familial depuis des siècles. « Un massacre à la tronçonneuse sur le plan financier », a jugé leur avocat, Me Picotin.

« Hold-up de leurs cerveaux »

Si le volet pénal s’est soldé en 2013 par la confirmation, en cour d’appel de Bordeaux, de la peine de dix ans d’emprisonnement du gourou, les De Védrines sont à Agen pour ouvrir le volet civil et espérer l’annulation de la vente du château opérée en janvier 2008. L’argument massue produit devant les juges par Me Picotin : les consorts De Védrines n’étaient pas sains d’esprit au moment de la signature de l’acte de vente puisqu’ils étaient sous l’emprise d’une manipulation mentale. Le conseil bordelais évoque « un hold-up de leurs cerveaux ». « L’emprise était telle qu’on leur a fait signer n’importe quoi », relate-t-il. L’avocat girondin dénonce également « le montage fumeux » de la vente du château « dans un contexte que nul ne pouvait ignorer en vertu de la couverture médiatique de l’affaire », il éreinte aussi bien le notaire que l’acheteur « de mauvaise foi » qui a payé le château, « avec ses 1 000 m2 et son 1,7 hectare de terrain, au prix d’un appartement bordelais », soit 470 000 euros.

Mais Me Picotin a surtout dans sa manche un atout juridique, sous la forme d’un arrêt de la cour d’appel d’Agen, qui dans une affaire connexe a jugé nul un contrat signé avec un agent immobilier au motif que les de Védrines n’étaient pas sains d’esprit.

« C’est vouloir le beurre, l’argent du beurre, la crémière et son magasin »

Ce n’est pas l’avis de Me Lamarque qui agit pour le compte de la SCI toulousaine qui a acheté le château en janvier 2008. Et l’avocat agenais de renvoyer au PV d’une assemblée familiale des de Védrines tenue en avril 2008. « Il est détaillé l’origine du montage qu’on dénonce aujourd’hui. Il s’agissait d’un schéma de portage sur le modèle anglo-saxon, cela afin de sortir de l’effet juridique d’une dotation partage dont les de Védrines craignaient une contestation par un autre membre de la famille. Ils vendaient le château à mon client mais ce dernier s’engageait, en échange d’une traite de 4 200 euros payable tous les mois, à leur revendre en 2013 pour la somme de 850 000 euros. Pour des gens qui souffrent d’un trouble mental, c’est tout de même drôlement réfléchi. » Me Lamarque conteste, par ailleurs, les demandes des de Védrines : l’annulation de la vente, la non-restitution du produit de celle-ci, ainsi que le paiement des dommages et intérêts à hauteur de 500 000 euros. « C’est vouloir le beurre, l’argent du beurre, la crémière et son magasin ! »

Me Roullet, pour le compte du notaire de Valence-d’Agen, rappelle qu’au terme du volet pénal, les de Védrines ont obtenu une condamnation du gourou à indemniser l’intégralité de leur préjudice (il est néanmoins insolvable) : « On ne peut pas être indemnisé deux fois ! » Enfin, Me Méry-Laroche est intervenu pour le compte de l’actuel propriétaire du château qui n’a jamais eu affaire aux de Védrines mais qui demeure sous la menace de la nullité de la première vente. « Elle ne peut impacter la deuxième puisque ma cliente était, elle, quoi qu’il en est, de bonne foi. » Le tribunal de grande instance d’Agen dira sa religion le 17 septembre.

Source :Sud Ouest du 10/07/2015

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