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Bordeaux : un tenancier de club libertin accusé d’exercice illégal de la médecine défendu par Me Collard

Bordeaux : un tenancier de club libertin accusé d’exercice illégal de la médecine défendu par Me Collard

Publié le : 23/10/2013 23 octobre oct. 10 2013

Ancien gérant de clubs libertins dans le Médoc, « maître Illario » se faisait passer pour un médecin et distribuait des gélules magnétisées à ses clients.

Drapé dans un long manteau noir, cheveux longs et visage émacié, revoilà « maître Illario » à la barre. Après avoir été condamné à dix-huit mois de prison dont quatre ferme pour exercice illégal de la médecine, Philippe Lamy de son vrai nom, ancien propriétaire de clubs libertins à Listrac-Médoc et Saint-Jean-d’Illac et « magnétiseur » à ses heures demandait hier à la cour d’appel de Bordeaux de rebattre les cartes. Seule modification notable, « maître Illario » s’est cette fois adjoint les services de Me Gilbert Collard, célèbre avocat de son état (et par ailleurs député apparenté Front national). Pour le reste, les positions des parties de ce dossier n’ont pas sensiblement évolué.

Alors codirigeant de la Villa Panthère à Saint-Jean-d’Illac, Philippe Lamy avait su profiter de la fascination qu’il exerçait sur un ami gérant d’une société de communication pour se faire présenter des clients et s’adonner à son autre marotte : le « magnétisme ». « Maître Illario », accompagné de deux assistantes déployait, semble-t-il, des trésors d’énergie pour faire son effet auprès des malades. Traque d’ondes négatives, communication avec les morts, apparition de sang sur les mains du maître, désenvoûtement… Et dans la catégorie remède miracle, des gélules préalablement magnétisées par ses soins à même de guérir presque tous les maux. Et des gélules (en fait de simples compléments alimentaires), Philippe Lamy en avait placé tellement auprès de ses clients que le fabriquant avait fini par lui allouer une commission sur les produits vendus. Celle-ci s’ajoutait à ses honoraires de guérisseur.

« Il m’a expliqué que j’avais un caillot de sang au cortex. On est allé dans le donjon de la Villa Panthère, il m’a fait allonger sur le lit, il a dit des incantations, puis il a passé sa main sur mon visage. Il y avait du sang. Il a ensuite soigné mon mari, en lui demandant d’arrêter son traitement contre la thyroïde et de prendre des gélules à la place », explique à la barre une ancienne cliente du magnétiseur.

C’est là que le bât blesse pour le ministère public qui relève dans l’enquête de gendarmerie une dizaine de témoignages attestant que « Maître Illario » distribuait ses gélules comme un médecin prescrit des médicaments et enjoignait les clients d’abandonner leurs traitements traditionnels, même pour des pathologies aussi lourdes que des cancers.

Des accusations balayées par le prévenu qui dément avoir préconisé à quiconque d’arrêter son traitement. Et de crier au complot ourdi par des prétendantes déçues, voire par un mari mécontent.

« Il y avait deux femmes, elles se battaient pour moi. L’une d’elles a monté le club échangiste en cachette de son mari », explique-t-il à la barre, ne cachant pas que l’époux, un pharmacien, après avoir découvert la petite entreprise, lui « avait mis la pression pour faire fermer le cabinet ». « On a aussi vu des médecins prescrire des médicaments dangereux. Si j’ai un Archibald qui me prescrit des compléments alimentaires à base de betterave à la place du Médiator, je ne perds pas au change », tente Me Collard.

Volant au secours du prévenu, son autre avocat, Me Alexandre Novion, renchérit : « Il s’est senti le roitelet de ces fêtes nocturnes. Lorsque tout est parti en débandade, il a pris une gifle narcissique énorme. Il a simplement essayé de faire l’intéressant. Ce n’est pas un gourou ! C’est un Schpountz à la Pagnol plutôt que quelqu’un qui a sa place dans un tribunal correctionnel. »

Un point de vue bien différent de celui des parties civiles parmi lesquelles figure l’ordre des médecins, mais aussi du parquet, qui a requis la confirmation de la peine prononcée en première instance. La cour rendra son arrêt le 17 décembre.

Source : Sud Ouest du 23/10/13

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