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Le procès du gourou des reclus de Monflanquin est pour bientôt

Le procès du gourou des reclus de Monflanquin est pour bientôt

Publié le : 10/05/2012 10 mai mai 05 2012

La demande de mise en liberté de Thierry Tilly, le gourou qui avait placé 11 membres de la famille Védrines sous son emprise mentale, a été rejetée hier.

Hier matin, devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Bordeaux, l’affaire n’a pas traîné en longueur. Thierry Tilly, le gourou qui, pendant dix ans, avait placé sous son emprise mentale 11 des membres de la famille Védrines, n’a pu obtenir sa remise en liberté. Entendu en visioconférence depuis la maison d’arrêt de Mont-de-Marsan, où il est actuellement incarcéré, il a plaidé sa cause comme à l’accoutumée : sans avocat (cela pourrait laisser croire qu’il est coupable !) et en faisant flèche de tout bois contre le système judiciaire.

Fin de l’instruction

Les juges qui l’ont mis en examen pour escroqueries, séquestration accompagnée d’actes de torture ou de barbarie, extorsion de fonds et abus de faiblesse en ont encore une fois pris pour leur grade. Mais moins sans doute que Mes Daniel Picotin et Philippe de Caunes, les principaux conseils des parties civiles, à l’encontre desquels il réclame d’un ton péremptoire des sanctions disciplinaires !

Un discours hors sujet, vigoureusement interrompu par le président de la chambre de l’instruction dès lors que Thierry Tilly a avoué n’avoir aucune garantie de représentation en France. À quelques mois de son procès, qui devrait se tenir à l’automne, et malgré plus de deux ans passés en détention provisoire, il était hors de question de l’élargir sous peine de le voir filer à l’étranger.

Le 16 avril dernier, Philippe Darphin, le dernier magistrat chargé du dossier, a clos son instruction. L’enquête confiée à la police judiciaire de Toulouse a certes dévoilé les mécanismes qui ont amené cette lignée d’aristocrates bordelais à se ruiner et à se défaire au fil des années d’un patrimoine estimé à 5 millions d’euros. Mais sans pour autant parvenir à donner les clés permettant de comprendre pourquoi un inconnu a pu pousser des gens parfaitement insérés à se retirer du monde.

Désignés comme experts, Daniel Zagury et Roland Coutanceau, deux des grands noms de la psychiatrie française, ne sont d’ailleurs pas véritablement parvenus à donner de la consistance à l’inimaginable.

C’est en 1999 que les chemins de Thierry Tilly et de ces notables se sont croisés. Pour le pire. Cette année-là, alors qu’il dirige une société de nettoyage, le gourou rencontre à Paris Ghislaine de Védrines. Âgée de 53 ans et mariée à un journaliste, elle vient de reprendre une école de secrétariat dans la capitale. Il ne faut que quelques mois à celui qui dit être un ancien agent des services spéciaux pour être embauché. Et faire voler en éclats le clan familial.

Deux ans plus tard, 11 de ses membres, âgés de 16 à 89 ans, s’enferment dans le château de Martel à Monflanquin. Du jour au lendemain, ils ont rompu leurs attaches, privées et professionnelles. Gynécologue réputé de Bordeaux, Charles de Védrines cessera ainsi brutalement ses activités pour se placer sous la coupe de Thierry Tilly.

Au dernier euro

Immeubles, maisons, appartements, tout sera vendu, y compris le château, berceau de la lignée. Comptes vidés, capitaux transférés à l’étranger. Tels des robots, les Védrines se dépouilleront jusqu’au dernier euro avant que le gourou ne les exile en Angleterre. Histoire de les mettre à l’abri des tracasseries de leurs parents, qui ont commencé à alerter la presse.

Thierry Tilly n’avait pas besoin d’être en permanence au contact de ces prisonniers volontaires. Parmi les reclus, certains lui obéissaient au doigt et à l’œil. Un e-mail, un appel téléphonique, et ses désirs étaient satisfaits.

En 2009, avec l’aide de quelques amis, Christine de Védrines, l’épouse du gynécologue, parvient à quitter la maison d’Oxford pour venir déposer à Bordeaux la plainte qui rendra leur liberté aux siens. C’est elle qui racontera notamment comment elle fut séquestrée pendant plusieurs jours, assise face à un mur et frappée dans le dos devant son mari. Autorisée à ne boire que de l’eau, interdiction lui était faite de se rendre aux toilettes. Une scène qui a eu de nombreux témoins, mais dont Thierry Tilly nie farouchement l’existence.

Entendu à six reprises par le juge d’instruction, le gourou lui a souvent répondu : « Je ne rentre pas dans votre cercle vicieux juridique. »

Source : Sud Ouest du 10/05/12

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